Bitcoin : toujours malmené, quel est son cours ?
BITCOIN. La monnaie décentralisée fluctue autour des 18 000 dollars ce mercredi.
[Mise à jour du mercredi 7 septembre 2022 à 09h35] La résistance faiblit du côté de la monnaie virtuelle qui retombe sous son support des 20 000 dollars et se stabilise autour des 18 000 dollars ce mercredi. Le bitcoin ne semble toujours pas tiré d’affaire, car la baisse est surtout conjoncturelle, les investisseurs délaissant les actifs risqués dans une période chahutée. La Banque fédérale américaine a confirmé le resserrement de sa politique monétaire, conduisant à une hausse des taux directeurs. Objectif affiché, contenir l’inflation galopante, résultant de la reprise économique et accélérée par la guerre en Ukraine. Résultat, les Bourses mondiales plongent. Plus récemment, la société Tesla s’est allégée de 75% de ses bitcoins pour répondre à ses besoin de trésorerie. 936 millions de dollars ont été shortés initiant un nouveau mouvement baissier. Ce n’est pas la première fois que le bitcoin connaît pareille baisse. Il était déjà passé sous le seuil des 30 000 dollars, en juin et juillet 2021. Pour rappel, le bitcoin a atteint un pic à 68 000 dollars en novembre dernier.
Le bitcoin est la cryptomonnaie qui a la plus forte valorisation. Mais c’est aussi le nom d’un protocole blockchain qui permet d’effectuer des transactions de pair à pair de façon transparente et sécurisée.
Il n’existe pas de valeur officielle du bitcoin. Cet indicateur est seulement une moyenne des cours du bitcoin (en général en dollars) sur l’ensemble des plateformes d’échange de crypto-monnaies du monde. Il existe plusieurs sites qui ont recours à cette méthode dont le plus célèbre est CoinmarketCap. Le cours du bitcoin est simplement régi par la loi de l’offre et la demande. A noter qu’il est toujours difficile d’expliquer pourquoi le cours augmente ou diminue subitement.
Depuis sa création, le cours du bitcoin a connu des grandes variations. L’année 2017 a été particulièrement mouvementée pour la star des crypto-monnaies. Il est passé de 1 000 dollars à 19 000 dollars en un an. Son niveau historique a été atteint en novembre 2021, en dépassant les 68 000 dollars.
Le cours du bitcoin a commencé à être répertorié début 2011, soit deux ans après sa création. Il est le plus souvent exprimé en dollar ou en euro mais il peut aussi se trouver en yen ou yuan car les Asiatiques sont très friands des crypto-monnaies. Voici l’historique du cours du bitcoin en dollars.
Avant d’acheter des bitcoins, il est important de garder à l’esprit que, comme pour tout actif risqué, il ne faut pas investir plus que ce qu’on peut se permettre de perdre. Il n’existe pas de compte bitcoin à proprement parler comme il existe des comptes bancaires. Pour se procurer des bitcoins, il faut ouvrir un compte sur une plateforme d’échange de crypto-monnaies (on en dénombre une centaine aujourd’hui dans le monde). En général, il est possible de les acheter par carte ou par virement bancaire.
En France, il existe une poignée d’acteurs : les exchanges Paymium (échange bitcoin/euro), Zebitex (multi-crypto/euros), Savitar et les courtiers Coinhouse et ZeBitcoin. Les citoyens français peuvent acheter des bitcoins sur des plateformes étrangères, comme l’Américaine Coinbase qui est disponible en langue française. Certaines sont plus ergonomiques que d’autres. Les commissions varient également d’une plateforme à l’autre. Le site bitcoin.fr met régulièrement à jour un classement des plateformes en listant notamment le nombre d’avis positifs et négatifs.
Le bitcoin est une monnaie virtuelle créée en 2009 par une personne non identifiée dont le pseudonyme est Satoshi Nakamoto. Contrairement aux monnaies classiques (également appelées monnaie fiat), le bitcoin n’est pas émis et administré par une autorité bancaire. Il est émis sur le protocole blockchain du même nom. Cette technologie permet de stocker et transmettre des informations de manière transparente, sécurisée et sans organe central de contrôle. Le bitcoin, comme beaucoup d’autres crypto-monnaies, est mis en circulation via le minage. Les “mineurs”, des personnes réparties partout dans le monde, effectuent des calculs mathématiques avec leur matériel informatique pour le réseau bitcoin afin de confirmer les transactions et augmenter leur sécurité. En échange, ils reçoivent des bitcoins. Ils peuvent ensuite être convertis en monnaie fiat ou être échangés contre d’autres crypto-monnaies sur des plateformes d’échange.
© Logo du bitcoin
L’émission de bitcoins est limitée à 21 millions d’unités, comme il a été prévu dans le code initial. Ce montant devrait être atteint en 2140. Début 2018, le nombre de bitcoin émis a passé la barre des 17 millions, soit 80% du total. En raison de la difficulté croissance de calculs, le bitcoin se crée à un rythme décroissant : 12,5 bitcoins toutes les dix minutes aujourd’hui (contre 50 bitcoins en 2009). A noter que la plus petite division du bitcoin est le satoshi. 1 satoshi = 0,00000001 bitcoin.
Il existe des milliardaires du bitcoin. En raison de la volatilité du cours, il est donc difficile de dire exactement à combien s’élève leur fortune en dollars ou euros. Selon le site spécialisé Decrypt, le plus gros détenteur de bitcoins serait Micree Zhan, le cofondateur du géant du minage Bitmain. Dans la liste des crypto-millionnaires, on retrouve notamment :
- Les frères Winklevoss : fondateurs de l’exchange crypto Gemini (aussi connu pour leur conflit avec Mark Zuckerberg, CEO de Facebook)
- Michaël Saylor : le patron de l’éditeur de logiciels Microstrategy (dont une partie de son bilan est d’ailleurs en bitcoin)
- Changpeng Zhao : CEO de Binance, la plus grosse plateforme d’échanges de cryptomonnaies en termes de volumes
- Tim Drapeur : investisseur Tim Draper
- Brian Amstrong, CEO de Coinbase, le très populaire exchange crypto américain.
Mais le plus gros détenteur de bitcoins serait en réalité… Satoshi Nakamoto, le créateur du bitcoin, qui n’a toujours pas été identifié. Selon plusieurs estimations, il posséderait 1,1 million de bitcoins.
Le bitcoin est utilisé un peu partout dans le monde. Les pays occidentaux concentrent une bonne partie des transactions, principalement dans une logique d’investissement. Les pays qui connaissent de fortes inflations sont des utilisateurs de bitcoin, à ‘l’image de l’Argentine et le Venezuela. En revanche, certains pays ont interdit l’achat et la vente de bitcoins. C’est le cas notamment au Pakistan, en Algérie, au Bangladesh ou encore en Arabie Saoudite. Etant donné que bitcoin ne peut pas vraiment être interdit en raison de son caractère décentralisé, il est toujours possible de s’en procurer, sur des sites de peer-to-peer par exemple.
Le halving est un événement durant lequel la récompense des mineurs qui créent du bitcoin sera divisée par deux. Cet événement a lieu tous les quatre ans environ. Le dernier halving, qui date du 11 mai 2020, a fait passer cette récompense de 12,5 à 6,25. Il s’agit du troisième halving depuis la création de la star des cryptomonnaies en 2009, après ceux de novembre 2012 et juillet 2016. Lors du prochain halving, la prime de minage passera par conséquent à 3,125 bitcoins. Et ainsi de suite… Ce schéma permettra d’atteindre d’ici 2140 le maximum de 21 millions de bitcoins en circulation, comme l’a prévu Satoshi Nakamoto, créateur anonyme de Bitcoin.
Aujourd’hui, il y a 19 millions de bitcoins en circulation. Le halving est aussi synonyme de hausse du cours du bitcoin. C’est en tout cas ce qui s’est passé pour les deux premiers halvings. Rien d’étonnant, puisque le bitcoin, comme beaucoup d’actifs, dépend de l’offre et la demande. Et avec une offre en baisse, son cours a tendance à augmenter. Pour le troisième, le schéma ne s’est pas répété puisque le bitcoin a perdu 2% pour s’établir à 8 560 dollars. Il faut dire que ce halving a eu lieu dans un contexte assez particulier lié à l’épidémie du coronavirus.
Une fois que vous avez acheté des bitcoins, il est possible de les conserver dans un wallet, un portefeuille électronique physique ou numérique. Il permet d’éviter les risques de piratage dont peuvent être victimes les plateformes de crypto-monnaies. Il comprend deux éléments : une clé publique, connue de tous, qui correspond à une adresse bitcoin, et une clé privée, connue seulement du détenteur du wallet. Les wallets physiques ressemblent à des clés USB. Deux gros acteurs se disputent le marché, le Français Ledger et le Tchèque Trezor. Les wallets numériques, des portefeuilles logiciels, peuvent être accessibles sur ordinateur, mobile et desktop. Quelques exemples de software wallets : ArcBit, BitGo, Electrum, Mycelium…